L’essentiel:
Il peut paraître difficile d’apprendre le thaï au début à cause des tons et de l’alphabet.
En revanche ces difficultés sont palliées par une conjugaison et une grammaire très simple, un vocabulaire intuitif et une prononciation accessible pour les francophones.
Il n’y a pas besoin d’être un génie pour apprendre le thaï, mais ça requiert du temps et de la pratique.
On entend souvent les occidentaux se plaindre du fait que c’est difficile d’apprendre le thaï. Ont-ils raison ou ont-ils tort? Voyons cela tout de suite.
I) 4 raisons qui rendent difficile d’apprendre le thaï
1) Les tons
Le thaï à 5 tons: normal / haut / bas / ascendant / descendant
L’intonation (ou le ton) qu’on donne a un mot peut complètement changer son sens. Même s’il nous paraît être écrit de la même façon.
Exemple: Ma = มา = Venir / Ma = หมา = Chien / Ma = ม้า = Cheval
Certaines personnes refusent d’apprendre les tons et pensent que les thaïs les comprendront quand même.
C’est faux. Les tons sont extrêmement importants. Beaucoup de thaïs m’ont dit que bien prononcer un ton est plus important que de bien prononcer une voyelle.
Il va falloir reconnaître et reproduire les tons quand vous parlerez avec les thaïs. C’est la chose la plus compliquée et qui peut rendre difficile d’apprendre le thaï.
2) Un nouvel alphabet
L’alphabet thaï compte 42 consonnes (44 officiellement, mais 2 ne sont plus utilisées) et 28 voyelles.
Et c’est difficile d’apprendre le thaï sans connaître l’alphabet:
- Comment apprendre le vocabulaire?
- Comment lire quelque chose sur Internet ou sur un menu?
- Comment envoyer un message à sa copine ou à des amis?
De plus, le manque de ponctuation ou d’espace entre les mots (les espaces en thaï sont utilisés pour séparer les phrases seulement) rendent la lecture intimidante au début.
3) Le fait d’apprendre une langue lointaine
Le fait que cette langue ne ressemble pas du tout au français est également un facteur de découragement.
A l’école, nous avons étudié l’anglais ou l’espagnol. Ils partagent énormément de vocabulaire ou de règles grammaticales avec le français. Ce qui fait que nous pouvons comprendre des mots sans maîtriser ces langues pour autant.
Par exemple, le mot “justice” ou “information” s’écrivent de la même manière en anglais ou en français.
Donc ça sera difficile d’apprendre le thaï au début car il faudra apprendre tous les mots. Le français et le thaï ne partagent que très peu de mots.
4) Le manque de ressource
Quand j’ai appris le thaï tout seul, une des choses qui m’a le plus frappé était ce manque de ressources.
Pour apprendre une langue, il va falloir “consommer” des films , des livres, des podcasts, des cours, etc… dans cette langue
Lorsque j’étudiais l’anglais il était très facile de trouver des vidéos sur n’importe quel sujet qui m’intéressaient.
Mais avec le thaï, j’ai trouvé que le choix était moins varié. Et ça peut rendre difficile d’apprendre le thaï.
Cela s’explique par plusieurs raisons:
- Nos cultures sont différentes. Cela rend donc nos sujets de conversation et de réflexion différents.
- Le thaï est moins populaire que d’autres langues étrangères telles que l’anglais. Ce qui fait qu’il y a moins de ressources d’apprentissage pour le thaï . Et le peu qu’il y a est généralement en anglais.
II) Comment surmonter ces défis
1) Les tons s’apprennent
La majorité des gens sont capables de distinguer les tons.
Mais il existe une maladie neuronale qui empêche les gens de différencier les hauteurs de son. Cela rendra l’apprentissage des tons plus difficiles. Mais des études ont montré qu’en Chine (qui a également une langue tonale), les chinois atteints de cette maladie arrivaient quand même à bien parler leur langue.
Le français a également des tons même s’ils ne sont pas aussi importants qu’en thaï.
Par exemple:
- Ça va? (Question normale)
- Ça va. (Réponse affirmative, normal)
- Ça va… (Un peu mou, un peu triste)
- Ça va! (dans le sens “Stop!” , “Assez!”)
- Ça vaaa! (dans le sens ”C’est bien!” “Ça va! Tranquille!”)
Sur ces 5 phrases, j’ai utilisé les mêmes mots. Mais il y a 5 sens différents à cause des tons. En français, ces tons permettent de véhiculer une émotion ou de poser une question.
Donc nous avons une petite familiarité avec les tons
Les tons en thaï se pratiquent. Vous pouvez vous améliorer.
C’est normal de ne pas pouvoir faire la différence au début parce qu’on n’y est pas habitués. La clef sera d’entraîner votre oreille en écoutant les thaïs.
La totalité des étudiants du thaï, y compris moi, ne pouvaient pas distinguer les tons ni les prononcer. Mais avec de la pratique c’est devenu quelque chose de naturel.
2) L’alphabet thaï est construit de manière logique
L’alphabet thaï classe ses lettres selon leur prononciation.
Beaucoup de règles découlent de cette classification, notamment pour les tons.
Si vous étudiez le thaï sans cette logique, ça sera compliqué. Il faudra l’apprendre bêtement et méchamment.
Mais si vous l’apprenez avec cette logique vous allez pouvoir:
- mieux mémoriser les consonnes (puisqu’on va les grouper par prononciation)
- mieux les prononcer (puisque vous allez prendre le temps de bien prononcer)
A raison de 5 lettres par jour (ce qui est largement abordable), vous mettrez juste deux semaines pour l’apprendre entièrement.
3) Trouver les bonnes ressources
Au début c’est difficile de trouver des bonnes ressources puisqu’il faut trouver quelque chose qui:
- s’adresse aux débutants
- leurs enseigne tous les fondamentaux du thaï
- couvre les 4 domaines du langues: l’expression écrite, l’expression orale, la lecture et l’écoute
Beaucoup de ressources manquent de structure et préfèrent enseigner des mots ou expressions à droite à gauche.
Le problème est que cela ne vous enseignera pas les fondamentaux qui vous permettront de pouvoir dire ce que vous voulez, sans être prisonnier de ces expressions prêtes à l’emploi.
Ce cours a justement été créé dans cette optique de pallier ce manque de ressources.
Il s’adresse à quelqu’un qui veut apprendre le thaï de zéro et devenir bilingue en thaï.
4) Répéter, répéter, répéter
Apprendre le thaï n’est pas de la logique, ce n’est pas des mathématiques. C’est avant tout de la répétition et de la discipline.
Il y a beaucoup de gens au profils différents qui apprennent le thaï. La raison principale qui leur a permis de réussir dans cet apprentissage est le fait de répéter
Bien parler une langue c’est tout simplement imiter un locuteur natif.
Si vous voulez parler thaï, il faudra imiter un thaï.
Apprendre une langue tient beaucoup plus de la mimique et de la répétition que de “ l’intelligence “.
La clef, c’est répéter.
5) Prendre le temps de maîtriser les fondamentaux
Comme dans tous les domaines de la vie, ce sont les fondamentaux qui sont le plus importants.
Si je prends l’exemple d’un footballeur, ce n’est pas le fait de maîtriser le dernier geste technique à la mode qui le rendra efficace. En revanche, ça sera le fait d’avoir une bonne condition physique, faire des bonnes passes, etc… .
C’est la même chose pour les langues.
Ce n’est pas le fait de connaître le dernier “slang” à la mode qui vous rendra bon en thaï, mais c’est ce sont les fondamentaux:
- Bien prononcer
- Bien comprendre
- Bien apprendre le vocabulaire dans son contexte
- Bien comprendre les règles de conjugaison et de grammaire
- etc..
Par exemple, quelqu’un qui n’a pas pris le temps de bien prononcer les consonnes et les voyelles ne se fera pas comprendre par les thaïs. Au bout de plusieurs mois, cela va le démoraliser et le faire abandonner.
Ces fondamentaux vous permettront de bien parler thaï.
III) Les 7 raisons qui rendent le thaï facile à apprendre
1) Il n’y a pas de conjugaison
Un verbe à l’infinitif nous permet de parler au présent.
Exemple:
- รู้ (Rou) = Savoir
- ฉัน (Chan) = Je
- ฉัน รู้ = “Je” + “Savoir” = Je sais.
- ทำงาน (Tham – Ngan) = Travailler
- ฉัน ทำงาน = “Je” + “Travailler” = Je travaille.
Ce n’est pas plus compliqué que ça.
Et en plus, conjuguer au passé ou au futur est également très simple.
Futur: Il faudra ajouter จะ avant le verbe
- ฉัน จะ รู้ = “Je” + Mot du futur + “Savoir” = Je saurai
- ฉัน จะ ทำงาน = “Je” + Mot du futur + “Travailler” = Je travaillerai.
Il y a plusieurs façons de parler au passé.
Une des façons est de simplement rajouter un mot qui précise le contexte temporel.
- เมื่อวาน (Mɯa-Wan) = Hier
- เมื่อวาน ฉัน ทำงาน = Hier j’ai travaillé
La conjugaison en thaï est super facile.
2) Une grammaire simplifiée
La grammaire en thaï est très simple par rapport à celle du français.
Ces deux mots(ที่ et ก็), vous permettent d’écrire des phrases compliquées. Par exemple, le mot ที่ peut vouloir dire à, où, dont, que, qui.
De plus, le thaï est très direct dans sa formulation.
Par exemple pour dire “je bois de l’eau”, on dira en thaï “Je mange eau” (ฉัน กิน น้ำ)
Il y a quelques petites règles grammaticales ou exceptions (comme dans toutes les langues), mais la grammaire thaïe reste très facile.
3) Il n’y pas de féminin ni de pluriel
Par exemple si j’ai envie de dire le mot petit, petite, petits, petites, en thaï เล็ก (petit) restera tel qu’il est, qu’importe le nom auquel il est rattaché.
4) Le vocabulaire se construit logiquement
Il faut voir le vocabulaire thaï comme une sorte de légo. Il y a plein de petits mots qui ont chacun leur sens. Et ils peuvent s’emboîter les uns aux autres pour former de nouveaux mots.
Exemple:
- ฝน (Fon) = Pluie
- ตก (Tok) = Tomber
- ฝนตก = “Pluie” + “Tomber” = Pleuvoir
Si je remplace ฝน (Pluie) avec หิมะ (Neige), j’aurai:
- หิมะตก = “Neige” + “Tomber” = Neiger
- หิว (Hiou) = Avoir faim
- น้ำ (Nam) = Eau
- หิวน้ำ = “Avoir faim” + “Eau” = Avoir soif
Ça rend l’apprentissage du vocabulaire très intuitif.
Lorsque vous allez lire ou écouter du thaï, vous allez pouvoir deviner un mot composé à partir de ces “petits mots”, même si vous ne connaissiez pas ce mot auparavant.
5) Les francophones peuvent facilement prononcer les voyelles en thaï
Les voyelles en thaï comptent 9 sons différents. Parmi ces 9 sons, il n’y en a qu’un seul qu’on a pas en français. Donc c’est plutôt facile pour un francophone de les prononcer.
Concernant la dernière, j’ai une technique que j’enseigne dans le cours pour la prononcer parfaitement.
Remarque: pourquoi ai-je dit qu’il y avait 28 voyelles au début de l’article? C’est parce qu’en thaï, une voyelle peut se décliner sous plusieurs formes (vous pouvez avoir les voyelles courtes ou des voyelles longues). Donc en soi, elles font le même son mais leurs longueurs peuvent changer.
6) On peut retrouver les sons des consonnes thaïes à partir des consonnes françaises
Le thaï et le français ont des consonnes qui peuvent paraître similaires lorsque notre oreille n’est pas habituée.
Mais elles sont quand même différentes. Ce n’est pas un problème pour la prononciation. On peut partir des consonnes françaises pour trouver la bonne prononciation pour celles du thaï.
7) Peu de thaïs parlent anglais ou français
Même si de plus en plus de thaïs parlent anglais aujourd’hui, la majorité ne maîtrise pas cette langue.
C’est une opportunité. Par exemple, si vous allez dans les pays où la population parle très bien anglais (pays scandinaves), ça sera difficile d’apprendre la langue locale puisque les gens préféreront vous répondre en anglais si vous avez du mal à parler.
En revanche en Thaïlande, à part dans les zones très touristiques, vous n’aurez pas d’autre choix que de parler de thaï. Les gens vous parleront en thaï et vous devrez leur répondre en thaï.
Donc ça vous donnera une énorme motivation pour apprendre le thaï.
Avec toutes ces raisons, vous pouvez voir que ce n’est pas si difficile d’apprendre le thaï.
IV) Pour finir: est-ce difficile d’apprendre le thaï?
Le thaï n’est pas une langue compliquée mais c’est une langue différente.
Il y a seulement deux obstacles majeurs qui rendent difficile d’apprendre le thaï: les tons et l’alphabet.
Et ces obstacles vont se trouver dès que vous allez commencer à apprendre le thaï. C’est pour cela que les gens ont l’illusion qu’il est difficile d’apprendre le thaï.
Ça peut être dur de s’y mettre, mais une fois ces obstacles sont franchis, le thaï n’est vraiment pas une langue compliquée puisque la grammaire et la conjugaison sont extrêmement simples.